« Au nom de la croissance, c’est très facile de détruire l’environnement », dit Kamilo, habitant de Vovousa. Ce village grec lutte contre un projet de barrage hydroélectrique qui détruirait l’exceptionnel Parc national du Pindus Nord.
La Grèce revient dans les radars des médias. La cause ? Les élections du 25 janvier, qui pourraient ébranler l’Europe des néo-libéraux. La classe dirigeante craint la victoire du parti de gauche Syriza, qu’espèrent au contrairepartis de gauche et écologistes.
A l’automne dernier, Reporterre s’est donné deux semaines pour aller voir les Grecs. Aller s’asseoir à la terrasse d’un « kafeneio » pour écouter leurs histoires, leur quotidien, leurs indignations et leurs espoirs. Ils nous ont raconté que quand ils ne sont pas au chômage, leur salaire a diminué d’au moins un tiers. Un tiers, c’est aussi la proportion d’entre eux qui n’ont plus de couverture sociale. Certains ont découvert l’angoisse du frigo vide et de la soupe populaire.
Et du côté de l’écologie ? Ce n’est pas brillant, on vous prévient.
Reportage, Vovousa (Grèce)
L’eau claire court sur les galets au son d’un bouillonnement léger et continu. Sur les rives du torrent, de hauts pins s’ancrent dans le sol noir. Quelques rayons de soleil passent entre les cimes, qui culminent à plus de trente mètres. Certains arbres font plus de deux mètres de diamètre et atteignent les 400, voire les 700 ans.
Les paysages idylliques de plages grecques surplombées de maisons blanches sont bien loin. Ici, à perte de vue, des montagnes recouvertes d’une forêt multicolore en cette fin d’automne. Le vert foncé des résineux se mêle au camaïeu de rouge-orangé des hêtres feuillus.
Nous sommes dans le parc naturel national du Pindus Nord, au Nord-Ouest de la Grèce, non loin de la frontière albanaise. Certaines montagnes y culminent à plus de deux mille mètres. Elles abritent, au cœur du parc, la forêt de Valia-Kalda.